Ce dimanche, nous avons eu la chance de découvrir le fameux Rio Indio Lodge au Nicaragua. Cet hôtel est totalement isolé au fin fond des Caraïbes, à l’embouchure du Rio San Juan. Et autant le dire tout de suite, c’est l’aventure pour y arriver… En route pour le Rio Indio Lodge en compagnie de Stéphane (Swiss Tropical), David (Enjoy Nicaragua) et Karin (Thurgau Travel).
Le périple débute à 6h00 du matin à San Jose. Départ matinal donc pour Puerto Viejo de Sarapiqui. Nous avons ainsi pu profiter d’un magnifique temps pour traverser « l’impénétrable parc Braulio Carillo » et sa dense forêt primaire. Une fois arrivés dans les plaines des Caraibes, nous n’avions plus qu’à rouler tranquillement jusqu’au petit embarcadère de Puerto Viejo de Sarapiqui.
Nous débutons alors notre transport maritime sur le Rio Sarapiqui, et récupérons rapidement le rio Sucio. En chemin nous observons déjà les premiers crocodiles ainsi qu’un magnifique Anhinga (surnommé oiseau-serpent) les ailes déployées en train de sécher. Nous remarquons ensuite plusieurs groupes de singes hurleurs et les traditionnels cassiques de Montezuma et grands hérons.
Au fur et à mesure que nous nous approchons du rio San Juan, la rivière devient de plus en plus large. Pourtant, même si le débit semble important, notre capitaine nous explique que la faiblesse des pluies rend la navigation plus incertaine. Nous atteignons tout de même le poste frontière costaricien. Un poste frontière qui n’en a que le nom puisque nos passeports ne seront même pas tamponnés…
Nous arrivons ensuite au poste frontière nicaraguayen où l’on change de bateau et rencontre l’équipe du lodge. L’occasion de discuter longuement avec Franklin, notre extraordinaire guide, souriant et source naturelle de bonne humeur. Une découverte facilitée par la longueur des douaniers nicaraguayens. Même si nous étions les uniques voyageurs et qu’ils n’ont pas contrôlé nos bagages, ils ont nécessité pas moins de 40 minutes pour nous rendre nos passeports… Bienvenue au Nicaragua !
Nous récupérons donc finalement nos documents et poursuivons notre trajet dans un nouveau bateau. Nous naviguons désormais sur le rio San Juan qui fait la frontière entre les deux pays. Ainsi, quand on regarde vers le sud (notre droite), on observe le Costa Rica, et donc vers le nord, le Nicaragua. Les paysages changent un peu et la forêt laisse plus de place aux pâturages pour les vaches et les chevaux. Nous remarquons tout de même en chemin un couple de toucan et des tortues de rivières. Sans évoquer les nombreux crocodiles, dans, et en dehors de l’eau. Nous atteignons alors un second poste frontière nicaraguayen. Le militaire, jeune et naturellement armé de sa kalachnikov prend nos passeports et s’en va, avec sa démarche nonchalante. Il réapparait finalement 10 minutes plus tard et nous laisse repartir sans faire le moindre commentaire.
Le Rio San est un grand fleuve, au débit important. Il se divise toutefois au fur et à mesure et s’apparente à la fin à un canal comme à Tortuguero. Le canal laisse ensuite place à une grande zone humide ouverte avec notamment des nuées de nénuphars. Nous observons alors le lodge pour la première fois, mais le laissons de côté pour découvrir le village de San Juan de Nicaragua. L’unique village au sud est du Nicaragua. Un petit village typique des Caraibes, où la majorité des gens vit de la pêche et où seuls deux bars permettent de dynamiser cette région où le temps semble s’être arrêté !
Mais, nous ne faisons pas de vieux os, le déjeuner nous attend au lodge ! Retour donc trois minutes en arrière pour rejoindre le fameux lodge. Plus on s’approche, plus on prend conscience de son isolement et de sa beauté. Nous pouvons enfin mettre pied à terre après 4 heures de bateau. Et pour nous récompenser de ce long voyage, un crocodile fait même l’effort de sortir la tête de l’eau pour nous souhaiter la bienvenue !